fédération française d’ornithologie commission technique canaris de couleur jean-jacques domengé 12, rue dominique chateigner

Fédération Française d’Ornithologie
COMMISSION TECHNIQUE CANARIS de COULEUR

Jean-Jacques DOMENGÉ
12, Rue Dominique chateigner
44 000 – NANTES
Tél. / Fax 02 40 50 03 32
e-mail : [email protected]
TRICHOMONOSE RESPIRATOIRE DU CANARIS
PARASITISME DES SACS AÉRIENS
Dr Vétérinaire Emmanuel RISI,
Vétérinaire consultant en animaux exotiques et sauvages,
Vétérinaire du Centre de Soins de la Faune Sauvage
de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes,
pour la présentation et l’étude clinique.
Jean-Jacques DOMENGÉ
ETUDE CLINIQUE
C’est une des dernières maladies qui est apparue chez nos canaris. Si
aujourd’hui elle fait autant de ravage dans les élevages Européens
c’est au comportement de certains éleveurs qu’on le doit.
C’est lors du Championnat du Monde de Bad Salzuflen en Allemagne, en
janvier 2004, après des discutions entre éleveurs Belges et Italiens
que j’ai été convaincu qu’il fallait agir vite devant l’ampleur de la
contamination.
Devant l’investissement que représente l’étude d’une maladie, un
éleveur seul ne peut entreprendre seul une telle démarche.
Il était donc indispensable que la Fédération Française d’Ornithologie
s’investisse. N’est ce pas le rôle d’une Fédération que de venir en
aides aux éleveurs impuissants devant de tels problèmes ?
Monsieur Jean-Michel EYTORFF, juge CNJF – O.M.J. faune Européenne et
hybrides, m’ayant fait connaître Monsieur le Docteur Vétérinaire
Emmanuel RISI, Vétérinaire consultant en animaux exotiques et
sauvages, Vétérinaire du Centre de soins de la Faune Sauvage de
l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes, tout était réuni pour débuter
une étude sérieuse.
Un éleveur Belge me confia un spécimen en tout début d’évolution de la
maladie. Il fut mis en quarantaine dans un local indépendant de ma
pièce d’élevage et donna lieu aux premiers prélèvements effectués le 7
février et fut euthanasié rapidement pour donner lieu aux premières
analyses.
Deux oiseaux, provenant de deux élevages différents, rentrés dans mon
élevage début janvier après une quarantaine dans une pièce séparée
présentaient des symptômes de la maladie. Cela allait permettre
d’étudier deux souches supplémentaires d’origines différentes.
Grâce aux éleveurs de l’A.NA.O., et aux éleveurs de la région Nantaise
qui ont su répondre présent, plusieurs spécimens furent rassemblés
sous le couvert de l’anonymat. Ils ne sont jamais rentrés en contact
les uns avec les autres pour pouvoir mener une étude statistique
représentative.
Un grand merci à tous, car sans eux, nous n’aurions pu apporter toute
la fiabilité à cette étude.
Pour valider le traitement je n’ai pas hésité à contaminer un lot
d’oiseaux inutilisé pour la reproduction. Ces oiseaux témoins ont
permis de valider le protocole et de suivre dans le temps leur
évolution.
Il est à noter qu’un couple s’est constitué pendant le traitement, et
que la femelle a pondu trois œufs qui ont donné naissance à trois
jeunes aujourd’hui en pleine forme. Le hasard nous a même permis de
démontrer que le traitement n’avait aucune influence sur la fertilité.
La confirmation a été faite courant mai sur un plus grand nombre de
couples qui ont confirmé le premier constat.
Depuis le mois de Juin c’est 88 éleveurs Français et étrangers qui
m’ont contacté en six semaines, sous le couvert de l’anonymat, et près
de la moitié à ce jour m’ont fait part du retour d’expérience suite au
traitement administré. Ce nombre montre l’étendue de cette maladie qui
touche beaucoup plus d’élevage qu’on pourrait le penser. Beaucoup
d’éleveurs font la confusion avec une forme de la variole du canari
avec la variole du fait principalement de l’infection des yeux.
Après les préliminaires voici l’étude clinique de la maladie effectuée
sur les différents sujets.
Tout d’abord il faut être très attentif lors de l’observation des
premiers signes visibles de la maladie.
Dans le tout début le comportement des oiseaux malades est absolument
le même que les oiseaux sains.
Deux formes différentes se manifestent suivant qu’il s’agisse de
l’infection des sacs aériens ou de l’infection des sinus.
Nous avons suivi l’évolution des trois premiers jours sur deux
oiseaux, le 1 concerne plus particulièrement l’infection des sacs
aériens et le 2 l’infection des sinus.
Dans le premier cas, photo marquée « 1-début », la plume de l’oiseau 1
n’est pas souillée par un quelconque écoulement purulent, mais seul
les sacs aériens sont gonflés par l’infection, ce qui provoque une
augmentation du volume au niveau des flèches. L’oiseau a commencé à se
frotter contre les perchoirs arrachant les petites plumes, ce qui
laisse apparaître la peau.
Dans le deuxième cas, photo marquée « 2-début » la plume de l’oiseau
2, au dessus de l’œil commence à être souillée par les écoulements
provenant des canaux reliant les sinus. C’est le tout début, l’oiseau
n’a pas commencé à se frotter aux perchoirs. Environ douze heures
après, la paupière de l’oiseau 2 commence à gonfler et l’infection du
sac aérien devient visible, les petites plumes commençants à être
arrachées par les frottements sur les perchoirs.

A plus un jour, l’oiseau 1 montre le tour de l’œil dégarni de plumes,
sans gonflement des paupières et sans écoulement purulent, alors que
le sac aérien commence à prendre du volume.
A plus un jour, l’oiseau 2 présente un gonflement des paupières
caractéristique avec écoulement purulent souillant les plumes et une
infection visible du sac aérien.

A plus trois jours, l’oiseau 1 a perdu les plumes recouvrant la zone
du sac aérien qui a augmenté considérablement de volume. Il est à
noter qu’il n’y a pas encore d’écoulement purulent au niveau de l’œil.
A plus deux jours, l’oiseau 2, les plumes ont été arrachées et
laissent voir nettement la zone infectée avec un écoulement purulent
au niveau des paupières qui souille les plumes du pourtour de l’œil.

L’observation effectuée, recoupée avec le retour d’expérience des
éleveurs qui ont eu cette maladie montre qu’il n’y a que très peu de
mortalité dans les trois premiers jours, celle-ci intervenant entre le
quatrième et le huitième jour dans la phase aigue de la maladie.


Le protocole a été validé sur des oiseaux volontairement contaminés.
Dans le cas où le traitement est administré dans les quatre premiers
jours de l’apparition des premiers signes le taux de guérison est le
plus important, proche du cent pour cent.
Dans le cas ou le traitement est donné à partir du cinquième jours les
chances de guérison diminuent fortement, la phase irréversible dans
les cas graves se situant à partir du sixième jour.


Un mois après le début du traitement il est constaté que pour l’oiseau
qui a été traité à partir du troisième jour les traces de l’infection
ont disparu, seul subsiste un épaississement de la paupière
supérieure.
Pour l’oiseau traité à partir du cinquième jour, la partie infectée
suivant les flèches n’est pas totalement résorbée.
Dans tous les cas la repousse des plumes dans la partie la moins
infectée a commencé. Les oiseaux ont repris une activité normale.
ETUDE SCIENTIFIQUE
Divers canaris nous ont été présentés en consultation ou par
photographie avec une affection du pourtour de l'œil, caractérisée par
une tuméfaction importante, des paupières fermées, des plumes collées
et des gonflements et indurations des sacs aériens infra-orbitaires.
Cette affection ne semblait pas rétrocéder aux traitements
antibiotiques et en particulier à l'enrofloxacine (BAYTRIL). Le taux
de mortalité dans les élevages était important et la mort survenait
rapidement (quelques jours) après l'apparition des premiers signes.
1- Etude
Animaux
Notre étude a porté sur 8 canaris morts (mort en fin de maladie ou par
euthanasie).
Méthode
Chaque canari a été autopsié : examen externe puis examen interne des
organes sous loupe binoculaire (cœur, foie, reins, organes génitaux,
poumons, sacs aériens thoraciques et abdominaux, jabot, proventricule,
gésier, duodénum, pancréas, rate, jéjunum, colon, cloaque,
articulations, encéphale, yeux, sacs aériens de la tête, sinus). Cet
examen, dit "macroscopique", permet d'évaluer pour chacun de ces
organes, la taille, la forme, la couleur et la consistance. Toute
lésion est précisément notée dans le rapport d'autopsie.
A l'issu de cet examen macroscopique, chaque organe a été prélevé dans
du formol à 10% en vue d'un examen histopathologique.
L'histopathologie correspond à l'examen au microscope des tissus et
des cellules malades. Elle permet de voir précisément, après
colorations particulières, les transformations d'un tissu
(inflammation, infiltration, tumeur, dégénérescence, prolifération,
nécrose etc…) et la présence de germes éventuels (parasites, virus,
bactéries).
Enfin un examen bactériologique des organes suspects d'infection a été
réalisé (dans notre cas, sur les sacs aériens infra-orbitaires). Cet
examen est réalisé à partir d'un écouvillonnage de la région infectée
à l'aide d'un écouvillon stérile conservé ensuite dans un milieu de
transport adapté (gélose). L'examen bactériologique comprend trois
phases :
*
l'isolement : on isole, à partir de l'écouvillon, une ou plusieurs
bactéries en les faisant pousser sur des milieux nutritifs,
*
l'identification : elle permet de donner un nom aux bactéries
isolées, selon des critères standardisés (forme, aspect, réactions
à des agents chimiques et physiques…),
*
l'antibiogramme, qui permet de tester divers antibiotiques sur les
bactéries identifiées. Selon la capacité ou non de la bactérie à
se développer en présence de l'antibiotique testé, celle-ci sera
dite "Sensible" ou "Résistante" à l'antibiotique.
2- Résultats
A l'autopsie, sur les 8 individus analysés, il a été noté :
- à l'examen externe : une maigreur moyenne à sévère, des paupières
fermées et des pourtours oculaires gonflés.
- A l'examen interne : une absence de lésion sur le cœur, le foie, la
rate, le pancréas, les reins, l'appareil digestif, les organes
génitaux, l'encéphale, les articulations, les os, les poumons, les
sacs aériens thoraciques et abdominaux et les yeux.
- Des lésions des sinus, des sacs aériens infra-orbitaires et de leurs
diverticules chez les 8 canaris, de façon uni ou bilatérale : ces
organes présentaient une taille augmentée, une consistance anormale
(induration); les cavités étaient remplies d'un pus jaune, solide,
envahissant l'ensemble des sacs aériens autour des yeux ainsi que les
sinus avec lesquels ils sont en rapport (photos 1 et 2). Ce pus a été
prélevé chez 6 des 8 canaris en vue d'un examen bactériologique.

Photo 1 Photo 2
Localisation de l’abcès dans le sac aérien après retrait de l’œil
Localisation de l’abcès après incision de la peau et
du sac aérien
A l'examen histopatologique, aucun organe ne présentait de lésions
significatives, hormis les sinus et sacs aériens du crâne pour
lesquels il a été observé un envahissement complet par des amas très
importants de trichomonas entourés d'une réaction inflammatoire sévère
(photos 3, 4 et 5).

Photo 3
Image histologique d’une coupe de sac aérien au microscope. Les abcès
envahissent les régions normalement remplies d’air.

Photo 4 Photos 5
Même image agrandie 400 fois. De très nombreux trichomonas sont Même
image agrandie 3000 fois.
visibles, entourés d’un halot blancs.
Ce diagnostic a été établi chez les 8 canaris autopsiés (cf tableau 1).
Dans les 6 cas, une ou deux bactéries prédominantes ont été isolées à
partir du pus prélevé (Escherichia coli, Enterobacter spp,
Corynebacterium spp). Les résultats des identifications des bactéries
sont présentés dans le tableau 1 et 2. Les antibiogrammes réalisés
dans les 6 cas ont tous montrés une résistance de l'une ou des deux
bactéries à l'enrofloxacine (tableau 1).
Tableau 1 : Résultats histologiques et bactériologiques des canaris
autopsiés
Référence
Trichomonas
Bactériologie
Résistance BAYTRIL (R)
(canari)
à l'histologie
Sensible BAYTRIL (S)
F 0361
+
E. coli / Corynebacterium
R / R
F 1635
+
E. coli / Corynebacterium
R / R
Blanc 1
+
Enterobacter / Corynebacterium
S / R
cas 2
+
E. coli / Corynebacterium
S / R
1/078
+
E. coli
R
Rouge 2/16
+
Non réalisée
Non réalisée
3/059
+
E. coli
R
4/181
+
Non réalisée
Non réalisée
Tableau 2 : Bactéries isolées en association avec la trichomonose
Résultats
Trichomonose + surinfection
100%
bactérienne
Trichomonose + E. coli seule
33,33%
Trichomonose + E. coli + Corynebacterium
50%
Trichomonose + Corynebacterium + autre souche
66,66%
Trichomonose + Entérobacter
16,60%
Résistance d'au moins une souche à l'enrofloxacine
100%
3- Discussion
Germes isolés et signification
Escherichia Coli et Enterobacter spp sont des bactéries appartenant au
groupe des Enterobacteriaceae et sont souvent isolées dans le tube
digestif et les fientes des canaris. Lors de déséquilibres de la flore
digestive ou avec certaines souches particulières d' E. coli, des
diarrhées peuvent être observées. Ces bactéries sont rarement à
l'origine de maladies chez les oiseaux et sont le plus souvent
considérées comme des germes de surinfection (ou "infection
secondaire") dans des organes déjà envahis par d'autres agents
pathogènes (virus, parasites, autres bactéries) ou détruis par des
phénomènes biologiques, chimiques ou physiques (brûlures, nécrose,
défaut de perfusion sanguine…). Elles sont donc appelées "bactéries
pathogènes opportunistes".
Corynebacterium spp est une bactérie fréquemment rencontrée dans
l'appareil respiratoire des oiseaux et n'est pas à l'origine de
maladies particulières. Ce germe peut, cependant, se multiplier de
façon anormale lors d'infections primaires des tissus respiratoires et
est souvent à l'origine de la formation de pus. Il s'agit ici encore
d'une bactérie de surinfection.

Photo 6 Photo 7
Schéma de Trichomonas gallinae Image de Trichomonas gallinae au
microscope électronique
(source : Université de Murdoch)
Trichomonas spp est un protozoaire contenant un noyau unique, 4
flagelles et une membrane ondulatoire lui permettant de se déplacer (photos
6 et 7). L'immense quantité de Trichomonas dans les tissus atteints,
leur répartition et les réactions inflammatoires qu'ils ont entraînés
nous permettent de considérer ce parasite comme responsable de
l'affection primaire des canaris malades. Les bactéries doivent être
ici considérées comme des germes secondaires ayant "profités" d'un
terrain déjà abîmé par le trichomonas pour proliférer.
Le Trichomonas (cf Tableau 3)
Tableau 3
Classification :
Embranchement : Sarcomastigophora (Rhizo-flagellés)
Sous-embranchement : Mastigophorea
Classe : Zoomastigophorea
Ordre : Tricomonadida
Famille : TrichomonadidaeGenre : Trichomonas
Ce parasite existe partout dans le monde et a été isolé en Amérique,
en Asie, en Europe et en Afrique. Il se transmet par contact direct
(nourrissage des jeunes par les parents) ou indirect (eau de boisson
et aliments contaminés). Il affecte généralement la cavité buccale,
l'œsophage, le jabot et l'entrée de la trachée. La maladie,
trichomonose, est bien connue chez le pigeon et les rapaces, chez
lesquels elle provoque l'apparition de nodules et dépôts caséeux
jaunes dans la cavité buccale, le pharynx et le jabot. Elle est
considérée comme maladie digestive (et parfois respiratoire quand les
nodules de la cavité buccale gênent le passage de l'air dans vers la
trachée). Cette forme digestive est moins fréquente chez les
psittacidés (perruches ondulées, calopsittes, amazones) et sporadique
chez les canaris. Diverses espèces de trichomonas existent : T.
columbae ou T. gallinae, chez le pigeon, les rapaces et plus rarement
les psittacidés, et T. gallinarum qui affecte les caeca (diverticules
intestinaux) des gallinacés. Il ne nous a pas été possible
d'identifier plus précisément celui observé chez les canaris malades,
d'où sa dénomination Trichomonas spp.
La trichomonose du canari : hypothèses sur la maladie et son
traitement
Notre étude a permis de mettre en évidence chez les canaris atteints,
le développement d'abcès (ou granulomes) des sinus, des sacs aériens
infra-orbitaires et de leurs diverticules. Ces abcès sont dus à
l'envahissement de ces organes respiratoires par un protozoaire,
Trichomonas spp et de surinfections bactériennes par des germes
opportunistes (Photo 8).

Photo 8 - Coupe sagitale du crâne d’un canari malade laissant
apparaître un abcès important à droite et débutant à gauche (de
l’oiseau).
Ces derniers étaient dans les cas étudiés résistants à
l'enrofloxacine. L'échec des traitements précédemment réalisés
s'explique par l'inefficacité des antibiotiques contre ce protozoaire
et à la résistance supplémentaire des bactéries de surinfection à
cette molécule.
La localisation tout à fait particulière du Trichomonas chez le canari
(forme respiratoire) s'oppose à la forme plutôt considérée comme
digestive du pigeon et des rapaces (cavité buccale et jabot
principalement). Dans les cas étudiés ici, aucune lésion de la cavité
buccale, de l'oropharynx, du jabot ni de la trachée n'a été observée.
La localisation des Trichomonas nous laisse fortement supposer un mode
de contamination par voie aérienne, via les régions nasale et
oro-pharyngée (narine, sinus, pharynx, choanes). Après sa migration
dans les sacs aériens, le Trichomonas perd son flagelle et reste
localisé dans cette région. La gêne occasionnée par la colonisation
progressive des sinus et des sacs aériens proches entraîne des
démangeaisons et des difficultés respiratoires chez les oiseaux
atteints, gêne à l'origine des frottements de becs contre les
perchoirs. Il est fortement probable que l'oiseau se surinfecte avec
des bactéries de l'environnement (et en particulier des fientes) de
cette manière (E. coli, Enterobacter spp, Corynebacterium spp). En
l'absence de traitement, les abcès se développent jusqu'à entraîner
des troubles respiratoires sévères et une anorexie, principalement due
à la baisse de la vision (fermeture des paupières comprimées par le
gonflement des sacs aériens qui les entourent) et la fatigue de
l'animal. Ce manque d'oxygène et d'alimentation entraîne rapidement la
mort de l'oiseau.
Le traitement proposé comprend avant tout l'utilisation d'un
anti-protozoaire. Nous avons retenu le ronidazole à la dose de 10
mg/kg/jour jusqu'à disparition des symptômes٭. D'autres molécules
devraient également être efficaces (carnidazole, métronidazole,
dimétridazole) mais nous ne les avons pas jusqu'à maintenant testées.
Les antibiotiques doivent être considérés comme un traitement
complémentaire mais jamais efficace s'ils sont utilisés seuls. Le
choix de l'antibiotique reste difficile car les germes de surinfection
d'origine digestive montrent souvent des résistances aux antibiotiques
classiques. Les abcès une fois formés peuvent également être retirés
chirurgicalement pour faciliter le traitement médical dans les cas les
plus graves.
La prévention passe par la mise en quarantaine en cage
d'hospitalisation de tout nouvel individu rentrant dans l'élevage,
l'isolement de tout individu suspect, l'autopsie des canaris morts et
la désinfection régulière des cages, perchoirs, mangeoires et
abreuvoirs. La période d'incubation de la trichomonose chez le pigeon
est de 4 à 14 jours. Les traitements doivent débuter très rapidement,
dès l'apparition des premiers signes oculaires.
Conclusion
Le nombre de cas étudiés ici a été malheureusement faible, en raison
du coût des analyses, mais nous permet d'avoir une idée plus précise
sur la maladie. Cette étude permet de préciser certains points de
cette affection encore peu connue. Bien que l'éleveur remarque en
premier lieu une atteinte des yeux (d'où la première appellation de
"Maladie des yeux"), il faut considérer cette maladie comme
respiratoire. Il s'agit d'une trichomonose respiratoire due à
l'envahissement des sinus et sacs aériens du crâne par un protozoaire.
Ce travail montre en tout cas, qu'il ne faut jamais travailler
uniquement sur des acquis et que nombre d'affections sont encore mal
ou pas connues en médecine des oiseaux de compagnie. L'enrofloxacine
(BAYTRIL) reste un antibiotique de choix en médecine des oiseaux mais,
comme pour tout médicament, il doit être utilisé à bon escient et de
façon raisonnée, sur les conseils de votre vétérinaire.
Les autopsies sont souvent d'une aide très précieuse, pour le
vétérinaire et pour l'éleveur ou l'amateur d'oiseaux. Bien que
coûteuses, elles doivent être réalisées le plus souvent possible et
façon la plus complète (histologie, bactériologie, parasitologie…).
Les échanges d'informations et le travail en partenariat entre
éleveurs et vétérinaires sont la clé du développement de la médecine
aviaire et de l'amélioration des soins apportés aux oiseaux de
compagnie.
Afin d'éviter le développement de résistances et les traitements
inadaptés, il convient à chacun de toujours consulter un vétérinaire
aviaire en cas de doute ou de mortalité anormale. En particulier, tout
traitement médical doit être prescrit par un vétérinaire et il faut
éviter autant que possible l'automédication (le surdosage de
ronidazole, par exemple, peut provoquer des troubles digestifs non
négligeables). Ces échanges permettront indéniablement d'améliorer les
connaissances et donc l'état de santé de nos élevages et de nos
oiseaux.
٭ Demander toujours conseil à votre vétérinaire, après examen de
l'oiseau malade ou autopsie des oiseaux morts. Eviter l'automédication
qui sera toujours nuisible s'il s'agit d'une autre maladie que celle
décrite ici, même si les symptômes vous semblent correspondre.
La Fédération Française d’Ornithologie remercie :
Monsieur le Docteur E.RISI
Responsable de l’étude
Monsieur le Directeur de l’Ecole Vétérinaire de Nantes,
Madame le Professeur M.WYERS
Monsieur le Professeur J.M. PERSON
Monsieur le Docteur J.ABADIE
Monsieur le Docteur O.ALBARIC
Monsieur le Docteur R. CAVIGNAUX
Madame A. NAVARRO
Monsieur le Président de l’A.N.A.O.
Et toutes les personnes qui ont participé à cette étude.
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