représentations courantes (toutes ces représentations n’ont, bien entendu, aucune valeur scientifique) notre argumentation le créol
Représentations courantes
(toutes ces représentations n’ont, bien entendu, aucune valeur
scientifique)
Notre argumentation
Le créole n’est pas une langue : c’est un patois, un dialecte.
Les scientifiques n’utilisent pas le terme « patois ». Si jamais il
fallait encore prouver que le créole est une langue, nous utiliserions
trois arguments :
*
d’un point de vue sociolinguistique une langue est un système de
communication utilisé par une très grande partie d’une communauté
pour résoudre les besoins de communication quotidiens. Les
Réunionnais utilisent très souvent le créole dans la communication
quotidienne ;
*
d’un point de vue linguistique, le créole réunionnais a un
fonctionnement qui est différent de celui du français, surtout au
niveau de la syntaxe. On pourrait dire que le créole est un
dialecte du français au même titre que le français, l’espagnol,
l’italien sont des dialectes du latin. Peut-on dire que le
français, l’italien et l’espagnol sont des dialectes ?;
*
d’un point de vue législatif le créole a été enfin reconnu parmi
les Langues Vivantes Régionales de France depuis 2001. Bien avant
cette reconnaissance le créole était pourtant déjà la langue
maternelle de la majorité des réunionnais.
Il n’y a pas de grammaire en créole, on parle le créole comme on veut.
Cette affirmation montre bien souvent l’ignorance de celui qui la dit.
Si le créole n’avait pas de grammaire, on pourrait mettre les mots
dans n’importe quel sens et la phrase aurait un sens (« lékol sava
demin mi » ne fonctionne pas). Ce n’est pas parce que l’on n’a pas
appris la grammaire d’une langue à l’école que cette grammaire
n’existe pas.
Une langue sans beauté, impolie, grossière face au français la langue
de la distinction.
Comme toutes les langues, dont le français, le créole dispose d’un
registre de langue étendu (du grossier au soutenu). A l’école, le
registre qui sera retenu sera le registre soutenu.
Ceux qui sont pour le créole à l’école sont des autonomistes
Le dispositif qui permet l’enseignement du créole est régi par les
textes de la république. « Le créole à l’école » se développe car la
question est de moins en moins idéologique et de plus en plus
pédagogique.
Extrait du B.O. N°33 DU 13 sept.2001
« L’article L. 312-10 du code de l’éducation a réaffirmé la
possibilité de dispenser un enseignement des langues et cultures
régionales tout au long de la scolarité dans les régions où celles-ci
sont en usage. L’éducation nationale se doit de faire vivre ce
patrimoine culturel, de veiller au développement des langues
régionales et de contribuer à leur transmission. Oublier cette
responsabilité ne serait pas un signe de modernité. Ce serait au
contraire une perte de substance de l’héritage culturel national. »
On est français, donc on doit parler français!
Sous entendu : le créole va à l’encontre de l’enseignement du
français.
1. Le Français est la langue nationale, et les enseignants de créole
de remettent pas en cause cela. Le créole à l’école ne va pas à
l’encontre de l’apprentissage ou de l’acquisition des autres langues.
Les spécialistes des didactiques des langues vous diront que plus on
est à l’aise dans deux langues (dont la langue maternelle) plus on
apprend facilement trois, quatre ou cinq langues. L’enseignement du
créole développe une réflexion métalinguistique qui est favorable à
l’apprentissage de l’ensemble des langues.
2. L’égalité un pays/une langue n’est jamais respectée : il y a 180 à
200 pays à l’ONU, pour environs 7 000 langues parlées sur la planète
(soit en moyenne 35 langues par pays, même si certains pays sont plus
plurilingues que d’autres). En France, un rapport commandé par le
ministère de la culture et le ministère de l’Education Nationale, la
DGLFLF (Direction générale de la Langue Française et des Langues de
France) a recensé environs … 70 langues (non, ce n’est pas une erreur
de frappe) parlées sur l’ensemble du territoire nationale (cf le
rapport sur http://www.dglflf.culture.gouv.fr/). Bien entendu
l’existence de toutes ces langues ne remet pas en cause le statut de
langue nationale pour le français.